La pénétration du web Social et son avenir au Bénin

Dans le cadre de l’activité E du cours INF 6107, je dois écrire un texte qui porte sur les changements que le web social pourrait apporter dans un milieu dans lequel j’évolue dans le temps. Bref, il s’agit de parler de l’avenir du web social dans le BENIN, que j'ai décris dans mon blog de l'activité B.

J’aurais pu choisir l’environnement de l’administration béninoise dont j`ai été fonctionnaire, mais j’ai préféré dans le cadre de ce cours m’intéresser à la société béninoise en général. Cet intérêt portera sur une présentation de l’entrée graduelle du web social dans les habitudes de la société béninoise, les avantages et les inconvénients ainsi les projections dans l’avenir proche et lointain.

Lors de son installation en Côte-d’Ivoire la compagnie de GSM Française dénommée Orange avait fait ses calculs sur un taux de pénétration de 100 000 abonnés. 05 ans plus tard, cette compagnie avait plus d’un millions (01 millions) d’abonnés et les équipements prévus au départ pour 100 000 abonnés étaient largement dépassés par la demande. Orange a dû revoir sa politique commerciale et ses équipements de fond en comble.

Il est vrai que la Côte-d’Ivoire n’est pas le Bénin et que les GSM ne sont pas le web social mais j’ai trouvé cet exemple assez illustratif du phénomène de la pénétration des Nouvelles technologies de l’information et de la communication dans les pays d’Afrique noire.

Ci-joint les statistiques du BENIN[1].

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[1] http://www.statistiques-mondiales.com/benin.htm

 

Population 2012	9598787
Superficie	112620 km2
Densité de la population	85,2 h-km2
Population de – de 15ans  en 2012	44,4
Espérance de vie	60,26
Taux de fécondité	5,22
Nombre de ligne téléphonique par hbts en 2011	16
Utilisation de l’internet en  1990	0
Utilisation de l’internet en  2008	154585,63
Utilisation de l’internet en 2011	330505,00

L’entrée des outils de communications web que sont l’e-mail et les chats sur les réseaux sociaux ont commencé très timidement dans la société béninoise. Les premières personnes à utiliser ses technologies sont les administrations publiques, les banques privées, et progressivement les Universités publiques et privées. Il est à signaler que jusqu’à présent plus de la moitié des fonctionnaires béninois vont sur leur ordinateur juste pour jouer aux cartes (solitaires) et écouter de la musique. L’usage utile même de l’internet, se fait attendre. D’autres passent carrément toute leur journée sur facebook.

Ceci nous permet d’aborder l’aspect réseaux sociaux à proprement parler. Mis à part les professionnels qui utilisent l’outil informatique et Internet dans le cadre de leur travail, une autre couche de la population s’est d’abord saisi des Tics pour plusieurs objectifs. Les premiers outils de réseaux sociaux utilisés étaient :

-       MSN pour chater avec les amis

-       Yahoo Messenger pour le chat également

-       Les sites de rencontre pour la recherche du mari ou de la femme blanche idéale

-       Facebook est progressivement arrivé à s’imposer comme un outil de communication majeure dans la couche de 18 à 40 ans et même chez une certaine frange des séniors.

-       Tweeter : le micro blogging n’est pas vraiment entré dans les habitudes de la société béninoise. Peut être qu’il n’y a pas encore eu un élément catalyseur qui aurait pu déclencher un engouement massif pour cet outil.

Même les médias ne l’utilisent pas en tant que tel comme on le voit ici  au CANADA.

-       Google est le moteur de recherche le plus utilisé, ainsi que son service de mail Gmail qui s’impose progressivement. Le site de partage de Vidéo You tube également permet à de nombreuses personnes de suivre et de copier des vidéos  de films et de musique en ligne. Par contre les autres outils de réseaux sociaux de Google tels que Google Sites, Google +, Google blogs, Google analytics, et autres sont très peux utilisés.

Outre l’utilisation légale et licite que certaines personnes font des réseaux sociaux, certaines personnes mal intentionnées appelées au Bénin les GAÏS se servent du Canal du web en général et des réseaux sociaux dans une certaine mesure pour arnaquer et plumer des pigeons crédules. Ces individus indélicats proposent sur leur mur facebook, ou même par e-mail des opportunités d’affaire dans tous les domaines de l’activité humaines (immobilier, Informatiques, Emploi, Héritage, Legs, etc.). Ce système de cyber criminalité est venu au Bénin par le Nigéria a atteint des proportions alarmantes à tel point que les autorités du pays réfléchissent au quotidien pour trouver les voies et moyens pour solutionner ce problème. Une liste des 200 cybercriminels les plus actifs du Bénin a même été publiée il y a cette fin d’année par le site Internet Fraudwatcher

Certaines personnes utilisent quand même à bon escient les réseaux sociaux pour communiquer et vendre des produits. Il existe ainsi au Bénin 05 pages majeures où les béninois font passer les sortes d’opportunités d’affaire de tout genre. www.Facebook.combusinessinctn , www.facebook.com/topannoncesbenin , www.facebook.com/lesaffairesducoin , www.facebook.com/vendus-payes , www.facebook.com/planeteannonces.com .
Facebook est donc devenu un lieu de rencontre de l’offre et de la demande.

Plusieurs jeunes béninois dits (branchés) naviguent sur les réseaux sociaux à partir de leur téléphone portable de dernière génération. Les adultes qui évoluent dans des milieux socio professionnels où l’usage des réseaux sociaux est presqu’une institution sont obligés de se mettre dans les rangs. Les réseaux sociaux sont également au Bénin, le lieu de partage des bonnes informations telles que les opportunités de stages au Bénin et à l’extérieur, les bourses d’études, les colloques, séminaires, forums internationaux et autres manifestations internationales dont raffolent les jeunes et les moins jeunes car ce sont des occasions de voyages.

Les adultes qui évoluent dans les milieux où l’utilisation des réseaux sociaux n’est pas une contrainte ne se sentent pas obligés d’utiliser ces nouveaux canaux de communication. Quoique, de temps à autres ils s’informent pour savoir le gouffre qui les sépare désormais des « jeunes ».

Dans le domaine des études, les TICS permettent aujourd’hui à plusieurs jeunes béninois et à certains cadres des administrations publiques et privées de suivre des formations BAC + 2, +3, +5 et même au-delà des universités occidentales de renom sans pour autant quitter leur pays. L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) à travers son programme FOAD a été la pionnière de ce nouveau style d’étude supérieure. Ainsi plusieurs nouveaux diplômés béninois sont titulaires de parchemins des grandes Ecoles européennes et Américaines sans pour autant quitter leur pays.

Toutefois, la qualité de la connexion Internet qui n’est pas encore au top dans le pays compliquent parfois la bonne qualité de réception des visioconférences et autres cours sur les diverses plateformes éducatives, mais les choses tendent à s’améliorer tout de même progressivement.

Ce qui est sur, c’est que jusqu’à date, aucune université n’existe ni  ne peut égaler la TELUQ dans les cours à distance  à cause de la non stabilité de l’internet et du débit disponible.

Vivement, que le câble sous marin soit adopté pour rendre disponible l’internet à un prix très raisonnable.

 Perspectives dans 01 an

D’ici 01 an, je pense que la qualité de la connexion internet et surtout le degré d’accessibilité à Internet va légèrement s’améliorer et ainsi plus de personnes seront présent sur les réseaux sociaux. En effet, l’un des freins à la pénétration des réseaux sociaux dans le pays est l’accès individualisé à l’internet. Les connexions Internet étaient surtout disponibles dans les entreprises, les administrations publiques, etc. Seuls quelques privilégiés avaient de la connexion Internet à domicile.
ce problème va se résorber progressivement car les entreprises GSM passent actuellement à l’ère du 3G et proposent des Modems de connexion individualisés aux populations.  C’est le cas de MTN dont le nombre d’abonnée dépasse déjà un million et demi. De même la connexion du Bénin au réseau de la fibre optique est déjà une réalité. Néanmoins les équipements pour une meilleure utilisation de cet outil important qu’est la fibre optique ne sont pas encore prêts.

Dans le secteur de l’éducation, de plus en plus de jeunes avides de diplômes de qualité vont se servir de l’Internet pour améliorer leur cursus scolaire.

L’envers du décor selon moi reste et demeure l’usage négatif que font les cybercriminels de toutes ces avancées technologiques. En effet, ils étaient auparavant contraints de travailler dans les cybercafés. Cela permettait d’avoir une idée de la situation et du comportement de ces cybercriminels. La police fait souvent des descentes dans les cybers pour en ramasser quelques uns. Avec la possibilité d’avoir une disponibilité de la connexion à domicile, les cybercriminels vont travailler plus sereinement et à leur aise. En effet, la technologie actuelle du Bénin ainsi que les lois en vigueur ne permettent de tracer une adresse IP suspecte jusqu’à l’identification et la localisation de l’ordinateur incriminé dans des activités frauduleuses.  C’ est pourquoi la loi sur les communications électroniques qui sera adoptée d’ici quelques mois permettra de passer à l’établissement des textes sur la signature électronique, la cybercriminalité et autres.

De plus, l’autorité de Régulation des Communications électroniques est en train d’acheter des équipements de contrôles pour la détection des fraudes.

Ainsi, la fluidité de l’internet, accélérera la disponibilité de l’internet mobile.

La navigation Internet sur les Smartphones et autres téléphones de nouvelle génération sera plus facile et plus fluide.

Je demeure néanmoins convaincu que les bouleversements dans le domaine des réseaux sociaux et leurs impacts sur la société se fera plus sentir dans les 05 à 20 ans à venir.

Perspectives dans 05 ans

Dans 05 ans, j’entrevois un univers de l’internet et des réseaux sociaux béninois beaucoup plus évolués. Les jeunes béninois en formation ou en perfectionnement actuellement dans des écoles supérieures seront entrain d’occuper des postes de responsabilité dans les administrations publiques et les entreprises privées. Selon le tableau placé plus haut, les jeunes de 17 ans auront déjà prés de 21 ans. Donc, plus poussés à utiliser et à adopter l'internet. Les procédures administratives seront donc plus tournées vers les TIC pour une accélération du traitement des informations et des services aux usagers. Les entreprises privées telles que les banques, les assurances, les Écoles supérieures etc.., vont de plus en plus intégrées les outils du web 2.0 (peut-être que ce sera déjà web 3.0 tellement les choses vont vite dans ce domaine).

Notre cours du web social, nous aidera à faire intégrer et faire accepter les avantages du web social dans la vie des béninois d’ici 5 ans.

Aujourd’hui l’un des freins au commerce électronique en Afrique demeure l’impossibilité pour les africains de recevoir des paiements par le biais de Paypal, Moneybooker etc. A cause de la frilosité des banques, le commerce électronique  qui pourtant est un secteur créateur d’emplois et de richesses dans de nombreux pays émergents et occidentaux peine à se développer en Afrique. A l’heure actuelle, par une révoltante ironie du sort, les béninois peuvent faire des paiements par le net par des cartes comme AFRICARDS (la liste est très réduite), mais ils ne peuvent recevoir de l’argent. Je vois la résolution de ces problèmes dans les 05 ans qui viennent, au fur et à mesure que la nouvelle génération sera décisionnaire.

Il y aura également de plus en plus de blogs, de microblogging, de pages facebook, etc. Chaque administration locale possédant déjà un site Internet va diversifier dans vers les pages facebook et tweeter afin de passer plus rapidement des messages aux administrés et ainsi soigner leur communication.

Il doit avoir dans chaque administration quelqu’un qui s’occupe de parler de cette dernière à travers les réseaux sociaux.

Je vois plus de responsables politiques, administratifs ou jeunes professionnels des secteurs de la Santé, de l’informatique, de la justice, de l’armée, de l’éducation etc. tenant leur blog et intervenant de plus en plus sur les réseaux sociaux pour impacter sur leur communauté.

Les communautés facebook iront en s’agrandissant car la disponibilité et le faible coût de la connexion Internet amènera plus de personnes à passer du temps sur la toile mondiale et ainsi à chercher à interagir avec d’autres personnes.

La législation contre la cybercriminalité aura également connu une importante avancée. En effet un comité chargé de réfléchir à la mise en œuvre des voies et moyens pour assurer la protection de l’identité des personnes sur la toile est déjà installé depuis 02 ans et avec le collège d’experts qui travaillent avec ce comité, dans les 05 ans des lois répressives contre la cybercriminalité seront déjà mises en œuvre. Néanmoins l’efficacité des ces loi ne sera sentie que beaucoup plus tard car il faudra au pays rechercher les ressources financières indispensables pour l’acquisition des équipements nécessaires à tous ces projets ambitieux. 

Perspectives dans les 20 ans

Les découvertes et les applications dans le domaine des nouvelles technologies est si fulgurante que les gens hésitent beaucoup maintenant avant de faire des affirmations catégoriques. Tout ce qui relevait du domaine de la fiction il y a 20, 30 40 ans est devenus une réalité souvent largement dépassé de nos jours. Bien malin qui peut vraiment dire avec certitude ce qu’il en sera dans 20 ans. Nous ne pouvons faire que des conjectures positives. Les ordinateurs qui occupaient des appartements entiers se transportent aujourd’hui dans une poche de pantalon. Chaque homme possède son téléphone et l’homme d’aujourd’hui consomme en une semaine l’information que l’homme d’il y a 2 siècles consommait durant tout le cours de sa vie. L’ipad fera parti du quotidien des gens de même que l'internet mobile.  Surement que l’internet sera dans tous les restaurant, les bus et j’en passe.

Le développement des nouvelles technologies trouvent un terrain d’application dans les secteurs d’activité de l’homme. La santé, l’information, les sciences biologiques et autres applications scientifiques auront connus encore de très grandes avancées et un pays comme le Bénin serait surement entrain de suivre le train de la modernisation.

La question qui va demeurer sera celle de l’éthique. En effet est-ce que au nom de la science et de la modernité, l’homme peut se permettre de modifier la nature et les lois naturelles selon ses besoins et son bon vouloir. Ne risquons nous pas à la longue de détruire nous même l’humanité par notre propre science ?

Le Bénin a un projet ambitieux dénommé E-Benin. Ce projet lancé depuis bientôt 03 ans par le gouvernement béninois ambitionne d’introduire les TICs dans tous les secteurs d’activité. Ce projet tâtonne encore à trouver la bonne direction dans les actions à mener. Le chantier est très vaste et couvre tous les secteurs de la vie béninoise. En prenant par exemple le domaine des actes d’Etat civil, un béninois né dans une ville du nord Bénin et vivant actuellement dans le Sud du pays est obligé de se taper 3 à 4 jours de voyage pour aller dans sa ville natale chercher son extrait de casier judiciaire en cas de besoin. Aucun tribunal du Sud ne peut lui délivrer ledit document car il n’existe pas d’informatisation et d’interconnexion entre les tribunaux du pays. Les actes d’Etat civil ne sont pas centralisés et c’est un véritable calvaire pour toute la population. Je vois d’ici 20 ans la résolution de ce problème et la facilitation de l’obtention de tout acte d’Etat civil par Internet tel que cela se passe déjà dans les pays Développés.

Chaque village et quartier de ville aura sa page facebook et son site web pour fédérer et mobiliser plus facilement l’épargne des fils du village pour un développement rapide et harmonieux de leur terroir.

De grandes avancées technologiques seront enregistrées dans les domaines de la formation, de l’éducation (e-learning et e-administration), de la santé, de la sécurité etc. Les cybercriminels certainement vont encore profiter de l’amélioration des technologies pour perfectionner encore leurs coups. Mais il est certains que la sécurité  sera mieux formée et mieux équipée qu’elle ne l’est  aujourd’hui pour contrer ces coups, identifier, localiser et mettre hors d’état de nuire ces éléments nuisibles. Le limier de demain doit être aussi à l’aise dans l’univers du web 2.0 et des réseaux sociaux qu’un poisson dans l’eau.

J’entrevois également plus de difficulté de communication entre  les générations web 2.0 et web 3.0 tellement les changements vont vite. Les pesanteurs sociales et les traditions risquent de ne pas résister à la pénétration de ces nouveaux outils de communication.